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Si on a toujours tendance à résumer The Full Monty à sa scène finale de striptease, c’est oublier un peu vite que le scénario de Simon Beaufoy (Oscar pour Slumdog Millionaire) racontait surtout une classe sociale et une belle histoire d’amitié, tout en questionnant intelligemment la masculinité. Ce n’est donc pas un hasard si ce summum de la comédie sociale est depuis entré dans la liste des 25 meilleurs films britanniques du 20ème siècle établie par The British Film Institute. La belle idée de la série toujours écrite par Simon Beaufoy est justement d’avoir conservé cet ADN, sans forcément avoir eu besoin de le mettre au goût du jour. Puisqu’en 25 ans, à Sheffield, peu de choses ont véritablement bougé. Beaucoup se sont même dégradées. 

Gaz (Robert Carlyle), Dave (Mark Addy) et les autres sont toujours là essayant de (sur)vivre au jour le jour avec un tant soit peu de dignité et d’imagination. Nul besoin d’avoir vu le film pour le comprendre, la série s’apprécie aisément sans aucune connaissance préalable du long métrage. Comme l’explique dans le dossier de presse Robert Carlyle sur son personnage : même après 25 ans, « Il est essentiellement la même personne dans l’âme. Il est paumé, il prend beaucoup de mauvaises décisions mais il a bon cœur. ». Et on s’y attache toujours aussi vite. Bien évidemment, il y a aussi de nouveaux personnages et l’histoire de The Full Monty la série ne tourne pas qu’autour de ces sexagénaires fauchés qui se sont dénudés il y a bien longtemps. Loin de là. Elle raconte un peu l’histoire de tout un chacun. Comment faire quelque chose de sa vie et être simplement heureux ? Et elle rappelle  en substance, que l’essentiel est de passer de bons moments entre amis si possible (et accessoirement avec sa famille, si on y arrive). Carpe Diem… 

Working Class Heroes

Qu’on se rassure, comme dans le film, la série parle toujours des pigeons, des non-dits entre eux, des difficultés de la vie et un peu de striptease tout de même. Mais également d’un chien star, du vol d’un cadavre ou d’un braquage d’un Pôle Emploi. En huit épisodes, les péripéties sont d’autant plus nombreuses et drôles (extrêmement). Et surtout touchantes. Alors qu’on ne s’y attendait pas forcément, la larme pointe entre deux éclats de rires. On passe du rire aux larmes constamment tout au long des épisodes qui ont pris le temps de nous faire aimer les personnages de la série. Tous plus ou moins galériens du quotidien mais avec le cœur sur la main. 

The Full Monty la série peut-être plus que le film d’ailleurs est une véritable comédie dramatique au sens propre du terme. Bien lui en a pris, elle évite toute nostalgie facile et ne se contente pas d’être une énième variation sur le choc des générations. Elle aborde également les sujets actuels mais à sa manière : à la hauteur de ses personnages working class heroes du quotidien dans lesquels on se retrouve tous un peu. Elle est empreinte d’une belle humanité qui en fait un véritable hymne à l’amitié et au temps qui passe. Pour Mark Addy qui n’a pas hésité une seconde à reprendre son rôle cela tient au temps de la série : « Avoir 8 heures d’épisode pour explorer ces personnages, voir où ils se trouvent et ce que la vie leur a réservé est un luxe. Vous n’êtes pas obligé de tout resserrer sur une heure et demie de film. Vous avez le luxe du temps de découvrir ce qui fait vibrer ces gens. »

Full Monty 8 épisodes, sur Disney +, à partir du 14 juin

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